Salaires : place à la clarté et à l’équité

Vers la fin du secret sur les salaires en entreprise

La récente Directive européenne 2023/970, dont la transposition en droit français est attendue d’ici 2026, impose aux entreprises une plus grande clarté sur les salaires et les fourchettes de rémunération.

Un tournant social majeur

La transparence salariale s’impose comme l’un des grands chantiers sociaux des prochaines années pour les entreprises françaises. Derrière ce terme se dessine une transformation profonde des pratiques RH : davantage de clarté, plus d’équité, et une exigence accrue de cohérence entre les engagements affichés et la réalité.

« À travail égal, salaire égal » : un principe à consolider

Depuis 1972, la loi consacre le principe « à travail égal, salaire égal ». Pourtant, dans les faits, ce principe reste souvent insuffisamment appliqué : les dispositifs existants — comme l’index égalité femmes-hommes ou la publication ponctuelle d’écarts — ne permettent pas toujours de garantir une réelle transparence. Salariés et candidats ignorent fréquemment les critères de rémunération.

Ce que prévoit la future législation

À l’avenir, toutes les offres d’emploi devront indiquer une fourchette salariale : les mentions floues comme « selon profil » ou « à négocier » devraient disparaître. L’employeur ne pourra plus interroger de candidat sur son salaire passé, et les clauses empêchant les salariés de discuter de leurs rémunérations seront nulles. De plus, dans les entreprises de grande taille, un rapport périodique sur les écarts de rémunération, notamment entre femmes et hommes, devra être rendu public : chaque écart devra être mesuré, expliqué — et corrigé si nécessaire.

Une révolution culturelle pour les RH

Ce changement va bien au-delà d’un simple affichage : il questionne les fondements mêmes de la politique salariale d’une entreprise — grilles, critères d’ancienneté, performance, évolution... Les services RH doivent désormais envisager non seulement la conformité, mais aussi la transparence, l’explication et la justification de leurs choix.

Un atout pour l’attractivité et la confiance

L’abandon de l’opacité peut devenir un levier fort pour la marque employeur. Dans un marché du travail tendu, la transparence constitue un signe de confiance et de sérieux : elle rassure les candidats, fidélise les collaborateurs et installe un climat de confiance.

Mieux vaut anticiper que subir

La France se dirige vers une ère où le silence sur les salaires ne sera plus possible. D’ici fin 2025, le texte national devrait être finalisé, pour une mise en œuvre progressive dès 2026. Les entreprises qui anticiperont cette transition pourront en faire un avantage stratégique. Celles qui traîneront risquent de la subir.

En somme : la transparence salariale n’est pas un risque, mais bien une promesse de confiance durable.

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